3 questions à Élizabeth Tchoungui, Directrice RSE de la Fondation Orange

La Fondation Orange a récemment rejoint la Fondation Énergies pour le Monde (Fondem) au titre des membres associés. En s’associant à la Fondem, les entreprises adhérentes prolongent leurs engagements et leurs efforts pour veiller à ce que leurs activités aient des impacts sociaux et environnementaux positifs.

Rencontre avec Elizabeth Tchoungui, présidente déléguée de la Fondation Orange et directrice exécutive RSE.

Le développement de l'accès au numérique et celui de l'accès à l'énergie en Afrique sont étroitement liés. Quel est votre constat sur la question ?

Le continent africain compte 1,2 milliard d’habitants dont 600 millions qui n’ont toujours pas d’accès à l’électricité. Ce retard d’électrification fait perdre chaque année 2 à 4 points de croissance économique au continent africain selon les estimations de la Banque Mondiale ; Il pénalise notamment l’accès au numérique car il freine le déploiement d’infrastructures comme les antennes mobiles dans certaines régions rurales. Dans ce cadre, Orange est devenue l’entreprise qui déploie le plus grand nombre de panneaux solaires dans plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient, avec 5 400 sites équipés. Ce retard d’électrification pénalise également l’équipement en matériel informatique, coûteux à alimenter, ainsi que l’accès à l’éducation, à la formation, aux services en ligne, particulièrement indispensables en période de crise sanitaire.

Quel type d'actions mène Orange pour répondre à ce double enjeu ?

Dans les zones rurales, les habitants n'ont pas les moyens d'acheter des dispositifs modernes d'électrification, tels que les systèmes solaires domestiques, permettant la recharge de téléphones et l’accès aux services numériques associé. Notre défi est de leur donner l'opportunité d’y accéder en payant régulièrement une petite somme d’argent, au lieu de les acquérir d’emblée à un prix élevé. Et pour cela, les progrès de couverture mobile que nous réalisons chaque jour en zone rurale donnent accès au paiement et la banque mobile. Ce service leur permet de réaliser des versements plus abordables au jour le jour. Au bout de 2 à 3 ans environ, ils deviennent propriétaires des kits solaires qu’ils n’auraient pas pu payer comptant. Ils auraient également dépensé davantage en bougies, pétrole, piles et autres, avec tous les risques de sécurité et de santé qui en découlent. C’est la raison d’être de l’offre Orange Smart Energie.

Les ONG comme la Fondem ont-elles encore un rôle à jouer ?

Les ONG, et la Fondation Energies pour le Monde en particulier, jouent historiquement le rôle de « défricheur » au sens propre comme au sens figuré. En effet, elles peuvent travailler sur des technologies, comme le photovoltaïque à l’époque, selon une logique de diffusion d’un bien commun, qui n’est donc pas soumise à la rentabilité à court ou moyen terme, tout en gardant en perspective de créer les conditions d’un relais par le secteur privé. Cette complémentarité d’objectifs, de temporalité et de moyens est plus que nécessaire actuellement : le climat d’incertitude qui pèse dans plusieurs régions du continent constitue un défi à relever tant pour les ONG que pour les acteurs du secteur privé.

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