CASELEC : un bilan encourageant malgré les défis restants

Situé à la frontière avec la Gambie et longtemps fragilisé par des tensions récurrentes depuis les années 1980, l’extrême nord de la Basse-Casamance, notamment la commune de Kataba 1, souffre d’un isolement marqué par l’absence d’activités économiques et des infrastructures limitées. Cet isolement se manifeste par un faible développement des zones cultivées et une surexploitation des ressources forestières. En raison de leur localisation éloignée, leur faible densité de population et le caractère épars des villages, ces localités rurales ne seront pas raccordées au réseau électrique national dans un futur proche.

Face à ces défis, le projet CASELEC a été conçu en 2021 pour répondre à la demande croissante en électricité des 8 villages de Kataba 1, où vivent près de 28 000 habitants.

Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale du Plan Sénégal Emergent (PSE) et la politique de l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER), qui vise à électrifier les localités isolées à l’aide de systèmes décentralisés basés sur les énergies renouvelables, conformément aux engagements de l’Accord de Paris. À travers l’installation de kits solaires, CASELEC a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des habitants de Kataba 1 tout en stimulant le développement local et en amorçant le désenclavement de la zone par la création de nouvelles activités économiques.

Lors de l’atelier de clôture du projet qui s’est tenu à Kataba 1 le 26 septembre dernier, et a été présidé par le sous-préfet, les parties prenantes locales, dont l’ASAPID, l’ASER et la mairie, se sont réunies pour dresser un bilan global des actions entreprises et discuter des perspectives à venir.

DES AVANCÉES MAJEURES MALGRÉ LES OBSTACLES

Le projet, financé par l’Agence Française de Développement, la Région Ile-de-France, la Fondation Nexans, la Ville de Paris, la Fondation Valorem, le Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France, la Fondation EDF et Goodeed à hauteur de 900 000 euros sur une période de 4 ans, a permis d’installer 247 kits solaires d’ici la fin octobre et d’accompagner 11 activités génératrices de revenus (AGR). Cependant, certaines contraintes ont nécessité la prolongation du projet d’un an, et il reste encore des installations à finaliser. Le représentant de la Fondem, Dominique Wadai, a tenu à rassurer les participants : même après la clôture officielle du projet, l’installation des kits se poursuivra, et la maintenance des équipements restera une priorité.

Témoignages des acteurs locaux

Les chefs de village et porteurs de projets des communautés de Djibara, Tambouille, Samboulandiang, Barakessé, Kabekel, Poukene, Suzana et Woniack ont exprimé leur satisfaction quant aux avancées du projet CASELEC. Ils ont salué les efforts des partenaires, notamment la Fondem, l’ASER et ASAPID, pour leur soutien continu et la mise en œuvre réussie des infrastructures solaires dans leurs villages. Les bénéficiaires des Activités Génératrices de Revenus (AGR) ont également partagé des témoignages encourageants sur l’impact positif des installations solaires, permettant de renforcer les capacités locales et d’améliorer la qualité de vie. Tous ont réaffirmé leur engagement à maintenir les équipements en bon état et à participer activement à la gestion des ressources énergétiques, tout en se réjouissant des perspectives qu’offre l’accès à l’électricité pour le développement futur de leurs communautés.

Le sous-préfet a clôturé la réunion en réaffirmant le soutien de l’État pour la réussite des installations à venir et en remerciant tous les partenaires pour leur engagement.

Le projet CASELEC a permis de créer une dynamique positive dans les villages concernés, et les efforts conjoints des parties prenantes laissent présager un avenir prometteur pour l’électrification rurale en Basse-Casamance.

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