Seul, un accès à l’électricité ne suffit pas. Il faut davantage travailler sur les écosystèmes autour de l’énergie en privilégiant, d’une part, l’accès aux biens et aux services essentiels et d’autre part l’appui au développement d’activités productives.
Cette approche holistique doit inclure l’adaptation aux effets du réchauffement climatique, la protection des ressources naturelles ainsi que la gestion de la fin de vie des équipements électriques, afin d’éviter des catastrophes écologiques et humaines. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place des projets multi-acteurs afin de couvrir toutes les thématiques de manière pertinente.
Dans ce cadre, la Fondem souhaite tester deux projets au Sénégal : KASOFOR et RECUP.
KASOFOR - RÉSILIENCE
Les îles de Karones situées en Casamance au Sénégal souffrent des conséquences du réchauffement climatique (montées des eaux, modification du cycle hydrologique etc.) ainsi que d’une isolation géographique. Fragiles, isolées et avec de faibles opportunités d’adaptation, ces îles offrent des conditions de vie qui se détériorent rapidement.
Répondant à la demande du conseil départemental de Bignona en partenariat avec un consortium d’ONG, Énergies pour le Monde cherche à développer le projet KASOFOR avec les ONG Centre Écologie Albert Schweitzer (CEAS) et Eclosio. Le projet a pour but de contribuer à l’augmentation de la résilience des populations face aux effets du changement climatique.
Grâce à une intervention holistique et multisectorielle, le projet adresse l’ensemble des besoins essentiels tels que l’accès à l’eau, l’accès à l’électricité, la préservation des ressources naturelles et les activités génératrices de revenus.
Les objectifs de ce projet sont les suivants :
- une amélioration durable de l’accès à l’eau à l’électricité
- une préservation et restauration des écosystèmes fragiles
- un développement d’activités productives pérennes et résilientes de communautés isolées
- un renforcement de la gouvernance locale pour une gestion durable de l’environnement
- la capitalisation sur l’approche holistique et une réplication possible à d’autres territoires vulnérables
Pourquoi KASOFOR est innovant ? Conçu comme un démonstrateur, le projet KASOFOR se présente sous la forme d’un projet « parapluie », voulant identifier et exploiter des co-bénéfices croisés de plusieurs thématiques, et intégrant des partenaires variés : ONG, acteurs public locaux et français, secteur privé. Grâce aux connaissances et expertises des différents acteurs impliqués, le projet englobera l’ensemble des problématiques identifiées.
RECUP - Structuration de la filière de gestion des déchets issus des infrastructures solaires
La forte croissance économique couplée à la volonté du gouvernement sénégalais d’accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030 contribuent à l’augmentation des déchets d’équipements électroniques et électriques (D3E). Cette augmentation engendre d’importants risques sanitaires et environnementaux que génère l’abandon des équipements solaires en fin de vie. De plus, si le Sénégal dispose de structures capables de traiter une partie des déchets solaires, celles-ci fonctionnent actuellement en sous-capacité par manque d’organisation de la collecte des batteries usagées.
Le projet vise à appuyer la structuration de la filière de gestion et de traitement des déchets issus des centrales solaires. Les objectifs de ce projet sont les suivants :
- Établir un cadre de concertation permettant le partage d'expériences sur la gestion des batteries en fin de vie entre acteurs du Sud et du Nord en vue d’éventuelles réplications.
- Améliorer la filière des batteries de plomb en fin de vie en amont de l’étape de recyclage dans la région de Ziguinchor et de Thiès en accompagnant la mise en place de 2 hubs régionaux permettant la neutralisation d’acide issus des batteries au plomb.
Pourquoi RECUP est innovant ? Le projet RECUP se présente sous la forme d’un partenariat multi-acteurs original entre :
1. Les producteurs de déchets solaires que sont les exploitants de mini-centrales et de kits solaires, ainsi que les propriétaires privés
2. Des entreprises de collecte (grossiste) du secteur de l’entrepreneuriat social et inclusif et les collecteurs (« ferrailleurs »), dont l’activité relève du secteur informel
3. Des entreprises déjà existantes en charge du recyclage
4. Les agences institutionnelles responsables des futures règlementations à venir sur le secteur