Remise de matériel productif à Madagascar

En milieu rural, les consommations d’électricité des ménages et des services sociaux sont souvent très faibles. À elles seules, elles ne permettent pas à un opérateur privé de trouver la rentabilité pour assurer l’entretien des infrastructures et donc garantir la continuité du service électrique. Il est donc nécessaire de développer une stratégie pour augmenter les consommations, tout en évitant que l’électricité ne devienne une dépense insoutenable pour les ménages. C’était l’objectif du projet de recherche-action Pamela, mis en œuvre par la Fondation Énergies pour le Monde (Fondem) en 2016, dans l’extrême sud de Madagascar ainsi qu’en Casamance, au Sénégal. Grâce à lui, la Fondem a développé une méthodologie permettant de faire émerger des activités économiques dans les zones rurales, consommatrices d’électricité en journée mais surtout générant des revenus pour la population, afin d’amorcer le « cercle vertueux » de l’accès à l’électricité.

Depuis 2021, le projet Devel’up a ainsi été déployé à Madagascar dans des régions du projet Pamela : Androy, Anosy et Atsimo-Andrefana. Il vise à renforcer l’appui à d’autres activités « génératrices de revenus » (« AGR »), liées notamment aux secteurs agricole et touristique, filières identifiées comme porteuses mais qui n’avaient pas été explorées jusque-là. Après plusieurs étapes, dont des appels à manifestation d’intérêt pour identifier des AGR, ainsi qu’une vérification de la solidité des projets proposés et de la motivation des entrepreneur.e.s, les dossiers les plus prometteurs ont été sélectionnés pour bénéficier d’un accompagnement technique et du cofinancement des équipements qui leur seront nécessaires.

Améliorer sa productivité grâce à l'électricité offre de nouvelles sources de revenus et des meilleures perspectives d'avenir

Parmi les entrepreneures retenues de la commune d’Ifotaka, Tadia a reçu sa machine à coudre électrique à la fin du mois de mai après avoir versé son apport personnel, représentant 25 % du prix de l’équipement. Tadia recevra prochainement sa formation quant à l’usage de la machine, et à la gestion de son activité entrepreneuriale. Grâce à Devel’up, Tadia va pouvoir optimiser ses revenus à la fois pour subvenir aux besoins de ses enfants et profiter d’une meilleure qualité de vie. Le projet contribue de la sorte à son émancipation personnelle et professionnelle.
Tadia et sa machine à coudre électrique

Avec DEVEL'UP, la Fondem accorde une importance particulière à l'égalité des hommes et des femmes dans les initiatives de développement

Les femmes ont en général moins accès aux crédits, aux activités de formation, à la propriété foncière, autant d’obstacles pour leur développement économique et humain. C’est pourquoi Devel’up a souhaité faire de l’accès à l’électricité un levier d’émancipation féminine et d’égalité professionnelle. Ainsi, une analyse approfondie des barrières et biais de genre liés à l’entrepreneuriat rural a été élaborée dès le début du projet. De plus, lors de la sélection des entrepreneur.e.s, un guichet spécial a été proposé pour approfondir les candidatures des femmes et les appuyer dans la finalisation de leur dossier. Enfin, un système de mentorat a également été déployé, permettant de mettre en relation ces nouvelles entrepreneures avec celles ayant bénéficié d’un soutien dans le cadre du projet initial, Paméla.

À la fin du projet, il est attendu que les ménages des 30 à 40 entrepreneur.e.s accompagné.e.s (dont 50% sont des femmes) voient leur revenu global augmenter d’au minimum 30 %. À terme, ces entrepreneurs permettront à leur tour d’augmenter les revenus de l’opérateur chargé du service électrique, et ainsi d’améliorer sa durabilité. Un accès à l’électricité stable et durable participe à l’amélioration de la résilience des communautés ainsi que l’émancipation des femmes. À l’échelle du projet Devel’up, ce sont environ 50 000 personnes qui en bénéficient.

Tsihizogne et sa tondeuse électrique
Hanta Véronique et sa machine à coudre électrique
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