Le projet DEVEL’UP vise à renforcer la méthodologie PAMÉLA et à approfondir l’appui au développement socio-économique en milieu rural à travers 5 grands axes d’innovation : diversification des activités génératrices de revenu accompagnées en fonction du contexte local, intégration des micro-crédits dans le processus d’autofinancement, augmentation de l’égalité d’accès aux opportunités de développement par la promotion de l’entrepreneuriat féminin, innovation des approches techniques et renforcement de l’évaluation des impacts.
En vue de lancer la première phase du projet à Madagascar, deux ateliers ont été organisés, à la fois à Ambovombe et à Tuléar afin de représenter les différentes régions d’intervention (zones où la Fondem est déjà intervenue dans le cadre des projets BORÉALE, RESOUTH et ENVOL).
Ces évènements ont permis la participation des différentes autorités locales des communes concernées par les différents projets, de la Fondem, des exploitants et des responsables régionaux.
DES ATELIERS PARTICIPATIFS POUR UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DES BESOINS
Chaque atelier s’est déroulé en trois parties : présentation des activités prévues dans le cadre de DEVEL’UP, un temps questions/réponses et un atelier participatif, une démarche encore inexplorée par la Fondem et qui a porté ses fruits. Deux groupes de travail intégrant un panel varié d’acteurs locaux ont été organisés. Chaque groupe a dû établir la situation dans les villages, les contraintes vécues et proposer des solutions concernant l’accès à l’énergie et les usages économiques de l’électricité.
L'atelier à Ambovombe (zone BORÉALE/RESOUTH)
Plusieurs propositions d’amélioration ont été soulevées par les parties prenantes à l’issue de l’atelier. Elles préconisent notamment l’appui en matériel de raccordement, le renforcement des formations destinées aux exploitants et la révision de la tarification de l’électricité, considérée trop chère par les populations.
Cet atelier a aussi été l’occasion pour l’Agence de Développement de l’Électrification Rurale (ADER) de rappeler le cadre contractuel qui encadre l’accès et la vente d’électricité et de présenter officiellement aux autorités locales sa démarche d’électrification du grand Sud (AP4). Par ailleurs, l’évènement a permis de revenir sur les responsabilités de chacun des acteurs intervenant de près ou de loin dans un projet d’accès à l’électricité :
La Commune est la propriétaire des infrastructures et représentant de l’intérêt collectif.
L’Exploitant est le garant du bon entretien du matériel dans la durée (autorisation d’exploitation sur 15 ans).
La population s’engage à avoir un usage réfléchi de l’électricité et de respecter les conditions d’utilisation (exemple : usages économiques de l’électricité en journée, branchements illicites interdits).
FIMIFA, le partenaire terrain du projet est l’accompagnateur des entrepreneurs sélectionnés dans le développement de leur activité.
L'atelier à Tuléar (zone ENVOL)
Les échanges ont permis d’identifier plusieurs contraintes vécues par les parties prenantes locales, majoritairement liées au manque de matériels et de compétences techniques.
Quelques solutions ont pu être proposées : accès au financement et appui en matériels électriques, formation sur la gestion d’une activité génératrice de revenu (AGR), mise en place d’unités de transformations des produits agricoles (canne à sucre en sucre mais plus en rhum locale), sensibilisation des communautés sur l’intérêt de l’utilisation de l’électricité et information à l’avance des abonnées sur la situation de leurs crédits.
1 AN APRÈS PAMÉLA : QUEL BILAN ?
En plus de la visite des localités BORÉALE, RESOUTH et ENVOL en vue d’identifier les besoins en réhabilitation et la réalité de travail des exploitants, la Fondem a rencontré les entrepreneurs et entrepreneuses soutenu.e.s dans le cadre de PAMÉLA et a pu récolté des retours d’expériences intéressants :
- La plupart des entrepreneurs semble s’en sortir économiquement malgré la période de famine vécue. Néanmoins, la majorité de ces AGR restent dans une logique de subsistance, ne permettant pas leur développement. Afin d’appuyer ces acteurs à un éventuel basculement dans la gestion de leur activité, les thématiques d’intervention prioritaire semblent être la politique marketing ainsi que la maîtrise des outils de gestion.
- Pour les entrepreneurs vulnérables, il est préférable de sélectionner des propositions d’AGR secondaires afin d’éviter un trop gros risque pour l’entrepreneur. Si l’activité devient rentable, le passage à une AGR principale se fera naturellement.
- En début de projet, il peut être intéressant d’établir un catalogue de matériels de qualité disponibles dans les régions d’intervention.